Famille au ski
Famille au ski © Rido - Adobestock

Dans un monde qui doit faire face aux problématiques inhérentes au changement climatique, la pratique du ski pose de plus en plus question. Ce sport gourmand en ressources naturelles, pratiqué dans des espaces naturels particulièrement sensibles, a en effet un impact non-négligeable sur notre planète. Mais alors, peut-on vraiment faire du ski en étant écologique ?

Faire du ski, écologique ou désastre environnemental ?

Skieur
Skieur © Nikola Spasenoski - Adobestock

Le XXIe siècle a déjà battu à plusieurs reprises le record de l’année la plus chaude jamais enregistrée. Dans ce contexte, les zones montagnardes sont particulièrement vulnérables, puisque les régions en altitude voient leurs températures monter plus rapidement. Seulement, qui dit températures plus élevées, dit aussi moins, voire pas de neige, et c’est tout l’équilibre économique des stations de ski qui en est perturbé. Pour maintenir l’activité, elles se munissent de canons à neige. Il s’agit là d’une première menace à l’environnement : pour produire un hectare seulement de neige artificielle, les canons à neige utilisent entre 3 et 4 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de plus d’une piscine olympique ! En plus d’être très gourmands en eau, les canons consomment énormément d’énergie.

Mais les canons ne sont pas les seuls obstacles qui empêchent de faire du ski écologique. Selon l’ADEME, l’agence de la transition écologique, le ski génère également des gaz à effet de serre. Plus précisément, le transport en voiture jusqu’à la station génère 57 % des émissions totale produite lors d’un séjour au ski, puis la consommation de chauffage et d’électricité est responsable de 27 %. Résultat : c’est le serpent qui se mord la queue, et en plus de souffrir du réchauffement climatique, le ski y participe…

Enfin, le ski pose aussi problème en cela qu’il se pratique dans des milieux naturels particulièrement sensibles. Ce sport tend alors à perturber la faune et la flore, tandis que les stations provoquent l’artificialisation des sols, sans parler des déchets produits, qui finissent parfois en pleine nature.

Pour autant, faire du ski en étant écologique est loin d’être chose impossible. Pour cela, il faut suivre les quelques recommandations ci-dessous.

Des stations engagées pour faire du ski écologique

Station de Métabief
Station de Métabief © Arnaud - Adobestock

De plus en plus de domaines s’engagent pour permettre de faire du ski écologique. Les Domaines Skiables de France (DSF) ont ainsi fait signer à tous les acteurs du marché, publics ou privés, notamment les remontées mécaniques et les stations, une charte de 16 engagements permettant des sports d’hivers plus verts. Ceux-ci se répartissent en cinq grands piliers : l’eau et l’agriculture, la biodiversité, les paysages et les déchets et enfin la neutralité carbone, prévue pour 2037. Pour l’atteindre, les domaines skiables vont ainsi convertir leur flotte de dameuses, fonctionnant au gasoil et produisant 95 % des gaz à effet de serre des stations, pour leur permettre de fonctionner à l’aide de carburants non-polluants. La Compagnie des Alpes a ainsi déjà converti la totalité de ses 10 domaines skiables aux éco-carburants, issus de graisses et d’huiles végétales usagées.

De plus en plus de stations cherchent à diversifier leurs activités. Ainsi, plutôt que de repousser les limites de l’environnement toujours plus loin, en multipliant les canons et s’élevant encore et encore plus haut pour faire face à la diminution des neiges, certaines cherchent à s’adapter, et à proposer des activités sportives qui ne soient pas dépendantes de la neige. C’est le cas de la station de Métabief, dans le Doubs, qui a tout simplement accepté son sort, et prévu d’arrêter ses activités de ski entre 2030 et 2035, faute de neige. Pour autant, la station compte toujours faire profiter des attraits de la montagne, en misant sur des activités non-polluantes, et notamment le VTT.

Des labels pour des garanties de stations engagées

Station de Megève
Station de Megève © Samuel B. - Adobestock

Mountain Riders, une association de développement durable en montagne basée à Chamonix, a mis au point le label Flocon Vert. Celui-ci récompense plus d’une vingtaine de stations engagées à respecter plusieurs engagements. Si une station affiche le label flocon vert, c’est alors qu’elle respecte 20 critères, qui permettent de faire du ski écologique. Ce cahier des charges strict inclus ainsi, entre autres exigences, une exploitation responsable du domaine, des aménagements durables, la gestion des véhicules, ou encore l’adaptation au changement climatiques.

Pour faire du ski en étant écologique, il est alors utile de se référer au label Flocon Vert, qui offre ainsi la garantie de skier dans une station qui s’engage pour l’écologie. Parmi les domaines labellisés, on retrouve, entre autres, Chambrousse, les Arcs, les Rousses, Megève, Morzine-Avoriaz, Tignes, la vallée de Chamonix ou encore le Val d’Isère.

Il existe d’autres labels écologiques adressés aux stations, et notamment Station Verte, qui indique entre autres choses que le domaine mène des actions de sensibilisation et de préservation de l’environnement, ou propose des moyens de transport doux.

De son côté, le trophée Cimes Durables, remis par l’Association National des Maries de Stations de Montagne, récompense les initiatives durables mises en place par les stations de ski. L’association propose également un accompagnement pour les stations de ski qui voudraient s’engager et proposer de faire du ski écologique.

Choisir un hébergement écoresponsable

Location de vacances
Location de vacances © Grispb - Adobestock

Tout comme les stations, les hébergements bénéficient eux aussi de leurs labels. Plusieurs labels d’hôtel écologiques offrent la garantie de faire du ski écologique. Le label Green Globe, adressé à tous les acteurs du tourisme, des hôtels aux transports en passant par les restaurateurs et autres prestataires, garantit que le bénéficiaire est engagé vers le développement durable. On peut aussi faire confiance à l’Écolabel européen, adressé notamment aux hébergements, basé sur 60 critères environnementaux.

Pour aller plus loin, on peut même choisir des restaurants eux aussi labellisés, par exemple par le label Green Food ou Écotable.

Acheter du matériel d’occasion

Matériel de ski
Matériel de ski © coco - Adobestock

Faire du ski écologique passe aussi par le matériel. D’abord, concernant votre équipement, essayez de privilégier la location à l’achat. Cela permettra ainsi de limiter la production de nouveau matériel, coûteuse en ressources naturelles, et qui produit elle aussi son lot de gaz à effet de serre.

Si l’achat est pour vous indispensable, privilégiez l’achat d’occasion au neuf. On peut facilement trouver en seconde main toutes sortes d’équipements, des skis aux vêtements d’hiver, en passant par le casque, les gants, les luges, les raquettes… Dans le cas où vous achèteriez des vêtements de ski neuf, privilégiez les marques engagées, telles que Patagonia, et évitez les matériaux trop polluants, comme les perfluorocarbures (PFC).

Éviter de prendre la voiture

Funiculaire au ski
Funiculaire au ski © Angelov - Adobestock

En fin de compte, pendant des vacances à la montagne, c’est bel et bien le transport, qui est responsable de la majorité (les deux tiers) des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, pour pouvoir agir et faire du ski écologique, il sera essentiel de veiller à éviter la voiture.

Heureusement, plusieurs stations françaises et européennes sont totalement accessibles en train. En France, nous avons ainsi la station des Arcs, qui cumule décidément toutes les qualités : accessible en train, et labellisée Flocon Vert ! Pour cela, il suffira de prendre un train jusqu’à Bourg-Saint-Maurice, où un funiculaire emmènera en seulement 7 minutes au pied des pistes. Il s’agit en effet de la seule station française accessible en funiculaire !

Parmi les autres stations, on compte également Ax 3 Domaines, dans les Pyrénées, accessible en train de nuit depuis Paris ou d’autres gares. On peut également accéder en train depuis Paris, Marseille, Grenoble ou d’autres villes, à la station de Serre Chevalier, par la gare de Briançon, de laquelle une rapide navette mène aux stations. Notons également Avoriaz, une station interdite aux voitures dès les années 1980, dans laquelle on se déplacera en traîneau ou en calèche, après y avoir accédé en train. Côté suisse, les stations de Zermatt, Leysin, Wengen ou encore Verbier sont accessibles en train.